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La mobilité, un sujet majeur pour la cohésion du monde francophone - Par Benjamin Boutin, président de FSF

La mobilité, un sujet majeur pour la cohésion du monde francophone

Par Benjamin Boutin, président de FSF

Il existe parmi les Francophones une très forte aspiration à la mobilité, notamment chez les jeunes qui représentent 60% de la population des pays-membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L'avenir de la langue française dépend non seulement de notre capacité à instruire en français, mais aussi à donner la possibilité à ces jeunes de se déplacer pour renforcer leur réseau, pour entreprendre et pour créer.

 

La mobilité, fut-elle géographique ou professionnelle, démultiplie les opportunités économiques, de même que la langue française, parlée par 274 millions de locuteurs et apprise sur les cinq continents, constitue un facilitateur transactionnel puissant. Pourtant, les obstacles à la mobilité demeurent. Considérer que la Francophonie puisse devenir du jour au lendemain un espace de libre circulation est à l'évidence une vue de l'esprit. Les frontières sont des zones de porosité entre les cultures mais aussi des lignes de démarcation. Les crispations identitaires et les flux migratoires mal contrôlés, de même que les problèmes récurrents de visas sont autant de freins et d'entraves à la mobilité, notamment du Sud vers le Nord.

 

Or, si nous voulons avancer sur ce sujet de la mobilité dans la Francophonie, il nous faut travailler par catégorie de population comme les gens d'affaires, les chercheurs, les artistes, et en priorité les jeunes. C'est pourquoi nous avons cosigné une tribune dans Le Devoir pour appeler à la création d'un Office francophone de la jeunesse, sur le modèle de l'OFQJ. Il serait porteur, à l'occasion du cinquantenaire de l'OFQJ en 2018, de lancer un signal positif en partageant avec d'autres Etats et gouvernements membres de la Francophonie cette expertise franco-québécoise extraordinaire qui a permis à quelques 170 000 jeunes depuis sa création de traverser l'Atlantique. Nous appelons également de nos vœux la mise en œuvre d'un programme - que l'on pourrait appeler non pas Erasmus mais Senghor – de mobilité étudiante et doctorale.

 

Historiquement, la société civile francophone a un rôle majeur à jouer pour le développement de la francophonie. Jean-Marc Léger ne nous contredirait pas, qui a créé en 1961 l'association qui allait devenir l'Agence universitaire de la Francophonie. C'est dans cet esprit d'initiative qu'est née Francophonie sans frontières (FSF), association internationale, pôle de réflexion et d'action dans le domaine de la mobilité, des échanges et du co-développement dans la Francophonie.